lundi 28 juillet 2008

Soleil des chants d’oiseaux

Beau printemps que ce printemps. Beau soleil et chants d’oiseaux se conjuguent et apportent au cœur leur gaie chaleur. C’est la trille de l’oiseau qui illumine le soleil de nos yeux.

Cette musique apporte en nos oreilles une voluptueuse musique qui virevolte pour nous emporter dans l’air du bonheur de la vie qui continue année après année.

A chaque printemps le chant du merle apporte les titillations de nos oreilles sensibles à la vie des autres. Belle image qui défile devant nos yeux de ces mille printemps que nous avons déjà vécus. C’est un joli clin d’œil de la vie qui se poursuit en nous.

Pas de grands changements en apparence dans notre vie. Ce ne sont pas les signes extérieurs de changement qui comptent mais les changements à l’intérieur de nous, discrets mais réels et qui correspondent à notre vie à nous.

C’est agréable d’avoir les yeux pour voir le soleil du printemps et les couleurs des fleurs. C’est grand luxe de savoir entendre les chants d’oiseaux sans être aveuglé et sourd du brouhaha de la vie superficielle.

Isabelle Fillon, mars 2008

vendredi 25 juillet 2008

Communication facilitée et psychophanie

Je crois que cf [communication facilitée] et psychophanie doivent être séparées dans le vocabulaire car je ne veux pas être considérée comme en psychothérapie quand je m’exprime en cf.

Pourquoi les personnes qui parlent normalement ont le droit de pouvoir distinguer les deux alors que nous qui sommes contraints à la CF devons nous pour cela ne pas pouvoir distinguer les deux ? Je ne souhaite pas être distinguée des gens ordinaires quand je parle sous prétexte que je doive être facilitée c’est pour moi injuste. Après que dans certains cas une personne handicapée utilise aussi la psychophanie c’est autre chose.

C’est vraiment important que cf et psychophanie soient deux usages bien distingués. C’est une revendication forte. Sans cela nous sommes vus comme des handicapés et non pas des personnes normales qui utilisent simplement la cf en substitution de la parole classique parce que physiquement nous ne pouvons pas parler ou écrire seuls.

C’est une chose de suivre une psychothérapie, c’est autre chose de s’exprimer dans une conversation ordinaire même si la parole peut être un outil de psy. Les gens ordinaires ont droit à parler en dehors alors pourquoi pas nous ? Ne pas distinguer les deux usages c’est une discrimination de plus qui nous est faite à nous les handicapés.


mercredi 23 juillet 2008

Soeurs de coeur

Isabelle évoque notre relation de sœur (*). A mon tour d’évoquer ce que je pense de notre relation de sœurs.

Déjà je pense que ma sœur est ma sœur moins par le fait que nous ayons le même père et la même mère que par le fait que nous sommes proches dans nos manières de voir la vie. La relation familiale n’est pas la plus importante, l’essentiel est que ce sont nos personnalités qui sont de la même famille. Nos personnalités sont sœurs et le seraient probablement même si nous n’étions pas sœurs au sens premier du terme.

D’avoir vécu notre enfance ensemble est sans doute important mais pas suffisant et d’ailleurs du fait de son handicap Isabelle a du être interne en établissement spécialisé la plupart de notre enfance et nous nous voyions donc sans doute moins que la plupart des sœurs.

Nous n’avons que 18 mois d’écart donc aussi nous avons grandi ensemble dès notre petite enfance et très probablement nous nous sommes influencées l'une l'autre dans la construction de notre personnalité.
C’est Isabelle qui est l’ainée des 2. Il y a eu des tensions dans notre enfance car les rapports se sont progressivement inversés à cause du handicap : j’étais la petite sœur et en même temps peu à peu j’ai pu marcher, parler, écrire, … alors qu’elle ne pouvait pas et donc peu à peu c’est moi qui devient la protectrice de ma grande sœur.

Pas facile surtout pour elle d’accepter que la petite la double dans son évolution après sa maladie qui a généré son handicap alors qu’avant elle était une enfant « normale » avec un rôle normal de grande sœur.

Nous avons eu la rougeole ensemble, elle sa rougeole s’est transformée en encéphalite avec coma de plusieurs semaines, plusieurs mois d’hôpital et diverses conséquences irréversibles qui l’ont rendue handicapée. Elle avait un peu plus de 4,5 ans et moi un peu plus de 3 ans.

Depuis nous avons grandi, enfance, adolescence et depuis pas mal d’années adulte. Bien sûr avoir une sœur handicapée est source de difficulté, d’inquiétude. Mais pas seulement. Adulte plus tôt sans doute qu’une autre, mais aussi c’est une formidable aide pour grandir « mieux ».

(*) voir profil complet
[ A suivre ]
Brigitte, soeur d'Isabelle

lundi 14 juillet 2008

Harmonie avec soi-même ou jeux de chat

Le chat qui joue est le symbole de la joie de vivre, de l’apprentissage permanent même quand l’âge adulte est là.

C’est l’esprit jeune qui vit en nous et c’est être joyeux malgré les difficultés de la vie et c’est aussi toujours apprendre pour progresser.

C’est bien dans sa vie d’avoir l’esprit prêt à de nouvelles choses et surtout prêt à de nouveaux regards sur des choses existantes. C’est du regard et de l’effort d’attention, de la concentration dans l’instant présent loin des préoccupations matérielles du quotidien que nous pouvons tirer parti pour progresser dans notre intérieur et donc ensuite être une force autonome pour faire progresser aussi les autres.

Joie d’être vivant dans son esprit pour être en harmonie avec soi-même. Seule condition l’attention, condition première pour être en harmonie dans le monde de nos échanges avec les autres.

C’est du dedans de nous que nait l’harmonie et quand nous sommes forts de notre harmonie véritable interne nous pouvons la propager pour la faire rayonner aux bénéfices des autres.

C’est de nous-mêmes que partent les échanges avec les autres et le monde en général.

C’est de là que vient le mal être de beaucoup de personnes qui se saoulent de toutes les contraintes qu’elles se donnent pour éviter de réfléchir par elles-mêmes et c’est ainsi qu’elles courent derrière mille préoccupations qui ne sont en fait pas si fondamentales et ceci au détriment de ce qu’elles sont vraiment. Elles s’épuisent et ne rayonnent pas de leur lumière intérieure qui est pourtant la source de la vraie vie.
Isabelle Fillon, 13 juillet 2008

vendredi 11 juillet 2008

Ingrid Bétancourt et handicap même combat

Je suis en belle harmonie au-dedans de moi par delà des difficultés de vie quotidienne, par delà la difficulté qu’il y a à vivre trop scindée en deux entre la vie à l’établissement et la famille. A l'établissement avec des professionnels qui sont là pour travailler et d’autres handicapés qui comme moi sont obligés de vivre dans du collectif pour vivre malgré notre handicap. La famille c’est bien, c’est reposant mais ce n’est pas facile de faire subir notre handicap à toute notre famille. Cela a un cout en temps, en énergie et en argent surtout à plus de quarante ans nous ne sommes pas plus autonomes que les enfants et ce n’est pas agréable à vivre.

Quelle belle vie que celle de ceux qui veulent et se donnent les moyens de vivre une vraie vie malgré le handicap.

Belles images pour une fois cette fois-ci aux actualités de la télévision avec la libération d’Ingrid Betancourt.
Grand moment de voir cette femme libre après tant d’années enchainée et qui délivrée donne immédiatement le ton et sa force intérieure avec des propos forts et une belle allure dans l’attitude physique mais aussi intellectuelle. Quelle belle leçon pour tous les esprits chagrins qui ne donnent rien d’autres à voir que le défaitisme et la méchanceté.

Belle femme politique au sens noble du mot que cette Ingrid Betancourt.

Que cette femme montre sa belle force intérieure me renforce dans l’idée que malgré les difficultés de la vie nous pouvons vivre heureux et même que, grâce aux difficultés de la vie nous développons notre capacité à être heureux, à savoir vivre intensément le bonheur de la vie.

Isabelle Fillon, 5 juillet 2008